Agriculteurs : les raisons de la colère
Les agriculteurs alsaciens se sont de nouveau mobilisés ce lundi 18 novembre contre le projet d’accord du Mercosur entre l’Union européenne et l’Amérique du Sud, en écho à la contestation nationale. Le pont de l’Europe qui relie la France à l’Allemagne a été symboliquement bloqué 🛺
Publiée par France 3 Alsace sur Mardi 19 novembre 2024
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Denis Digel, maraîcher à Sélestat, était dans son tracteur, lundi, pour défiler sur le Pont de l’Europe avec ses collègues agriculteurs. Explications…
Denis Digel, maraîcher à Sélestat et créateur du P’tit Marché Paysan, magasin de vente directe, a été interviewé cette semaine par France 3 Alsace alors qu’il retrouvait d’autres agriculteurs à Ebersheim, avant de se mettre en route, tous ensemble, pour bloquer symboliquement le Pont de l’Europe avec leurs collègues allemands, eux aussi déterminés à lutter contre l’ouverture du marché européen aux pays du Mercosur.
«Nous, on n’est pas la variable d’ajustement. On supporte tout. Il y a des exploitations qui disparaissent. Il y en a deux qui ont disparu à Sélestat. Il y a un collègue, le plus gros maraîcher d’Alsace, qui arrête. C’est sa dernière récolte cette année», a-t-il expliqué au micro d’Angélique Etienne de France 3.
«Un drame»
«Ca va nous impacter parce que, forcément, il y aura des fruits et légumes qui vont être importés du Mercosur. Les accords ne concernent pas seulement l’élevage, mais aussi beaucoup d’autres produits. Et quand nos acheteurs, les supermarchés, les centrales, vont acheter des fruits et des légumes, ils auront un prix de référence et le prix de référence qu’ils auront en tête, ce sera le prix de l’importation, du grand import, donc extra-européen. On le voit aujourd’hui; ça concerne les tomates, les courgettes, les concombres…»
«C’est un drame pour l’agriculture, c’est un drame pour la profession. Et finalement, c’est un drame pour les Français», a conclu Denis Digel.
Une des réponses? La vente directe. Les clients savent d’où vient ce qu’ils achètent, qui a produit, élevé, cueilli, transformé… Et, en même temps, ils contribuent au maintien, ici en Alsace, d’une agriculture familiale, responsable, durable et plurielle. Tout cela en mangeant frais, bon et vrai!